COMMUNIQUE DE PRESSE
Guadeloupe le 1 er Février 2021
Nous, Enseignants des Arts en spécialités et en option ARTS, dans les lycées et collèges de la Guadeloupe,
Nous Artistes intervenants dans ces filières artistiques, apprenons avec stupéfaction la fermeture de la 1ère année de Licence Art du Spectacle Vivant Et Patrimoine Culturel Immatériel.
Il a été porté à notre connaissance que cette fermeture concernait uniquement la 1ère année de la rentrée 2021-2022. Il semblerait désormais que l’ensemble des programmes de l’enseignement dans ce cursus, mériterait une réécriture des contenus; ce qui nécessiterait donc une année scolaire pour l’élaboration d’une nouvelle maquette.
Cependant, il est difficile pour nous de comprendre que, des problèmes administratifs et ou pédagogiques, entraînent peut-être la mise en pause de cette jeune filière obtenue il y a 3 ans, après de longues luttes et qu’il faut le reconnaître, offre de nombreuses perspectives à notre jeunesse.
Est-il nécessaire de rappeler que la Guadeloupe est une terre de culture ?
Que nos lycéens toutes disciplines artistiques confondues depuis quelques années sont entre 95% et 100% de réussite au BAC ? Nous ne pouvons pas avoir obtenu l’inscription du Gwoka au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco en 2014 pour voir disparaître une filière qui valorise et professionnalise autour des arts et du patrimoine en 2021.
Ce cursus universitaire ouvrant le champ des possibles pour nos élèves, c’est tout naturellement, dès les Classes à Horaires Aménagés Musique, danse, Théâtre, arts plastiques, arts visuels et numériques (CHAM), de la 4ème en classe APAC mais surtout en 2nde en optionnelle puis en Spécialité Art que nous la proposons, chaque année à nos élèves pour la poursuite de leurs études.
Plus encore, dans ce climat particulièrement anxiogène lié à la situation sanitaire planétaire, le choix a été évident pour plusieurs de nos lycéens.
Or, à un mois des choix post BAC de Parcours Sup, nous apprenons avec stupéfaction que nos élèves de Terminale Art, vont devoir quitter la Guadeloupe s’ils souhaitent poursuivre dans cette voie.
Une logistique bien évidemment difficile, voir impossible à mettre en place dans ce laps de temps si court pour des familles déjà en difficultés économiques, sociales et psychologiques.
Voilà 5 ans que certains ont pris cette décision et aujourd’hui, tout est remis en question.
Compte tenu, des conditions sanitaires. Compte tenu, du fort engagement de notre territoire dans le domaine de l’art. Compte tenu, du nombre important des élèves suivant ce cursus en terminale. Compte tenu de la situation économique des parents d’élèves qui prévaut que les jeunes qui ont cette possibilité d’étudier dans leur région le fassent.
Nous invitons alors fortement l’université à penser à l’importance de la continuité de cette filière universitaire dans le secteur des arts et de la culture, et diminuer ainsi l’hémorragie de l’exil de nos élèves vers des universités hexagonales
Nous vous demandons de trouver une alternative qui permet aux jeunes, le temps de la réalisation des travaux pour une nouvelle organisation de la filière, de bénéficier d’une 1 ère année aménagée Art du spectacle vivant. Des solutions peuvent être trouvées avec les structures arts sur tout le territoire, mais également avec des établissements scolaires en ce qui concerne la théorie.
Nous sommes nous aussi, acteurs du milieu culturel, prêts à mener à vos côtés, les réflexions nécessaires pour l’élaboration d’une solution prompte et favorable.
Donnons une chance à notre jeunesse en faisant appel à notre imagination !
Pensons et proposons autrement. Faisons preuve d’innovations.
Car en suspendant cette 1ère année, ce n’est pas simplement une salle de classe que l’on ferme mais 5 années de travail, 5 années de projets professionnels, 2 années de spécialités , 1 année de travail autour du grand oral. En effet ces jeunes ont à présenter au BAC leur futur projet professionnel en lien avec les spécialités étudiées.
Supprimer par une simple de décision administrative le futur de ceux qui seront nos prochains professionnels et décideurs de la culture, c’est priver la Guadeloupe d’un avenir identitaire.
Que ceux qui assument cette décision se méfient de leurs choix pour l’avenir de notre jeunesse.
José Jernidier , Raymonde Torin, Christine Chalcol, Christine Top,Lena Blou, Murielle
Manette-Caravel, Stephane Roussel,, Léo Lerus, Fabrice Lamego, Anabelle Xarrié, Anne Laury Ganry, Firmine Richard, Mario Coco, Patrick Solvet, Varanthia Antoine, José Exelis, Isabelle Magnat, jean-Claude Marignal, Audrey Phibel, Severine Dinarque, Gabriel Mugerin, Lillia Aruga, Beatrice Tom, Dominique Zephir, Antoine Nabajoth, Ludovic Dyvrande,, Jessy Duhamel, Djek Unik_Dancer, Michelle Chomereau-Lamotte, Suzy Belair, Tania Jovial, Annick Hannoah-Torquemada, Edom Olivier, Isabelle Baltyde, Natty Montella, Lucile Kancel, Hélène Deschamps, Pegguy Kirky’Peg Nanette, Isabelle Falla, Mathieu White, Yannick Cabrion, Erauss, Esther Myrtil, Cie Mounka, Hubert Petit Phar, Stella Moutou, Karine Bremont, Yohann Pisiou, Eddy Comper, Nadia Pater, Chantal Loïal, Yane Mareine, Harry Baltus, Laurent Xarrié, Joel Jernidier, Isabelle Delefosse, Cynthia Phibel, Ludovic Bibeyron.