Gwadloup Festival, Festival International des Musiques de la Caraïbe, Édition Bô Kaz

Ce mercredi, à l’hôtel de Région à Basse-Terre se tenait la conférence de presse pour le lancement du Gwadloup Festival édition Bô Kaz.

Mme KACY-BAMBUCK Fély, Présidente de la commission culture présentait cette édition particulière:
«Le Festival International des Musiques de la Caraïbes de la Guadeloupe se compose de scènes internationales, de scènes de proximité et de reconnaissance officielle des artistes en Elwa d’Or. Cette année nous avons privilégié la formule Bô Kaz, toujours dans l’excellence avec des artistes de très bonne qualité!».
Le Festival Gwadloup sera sur 4 communes : Abymes, Basse-Terre, Les Saintes et le Moule.

Le retour des artistes internationaux est prévu pour l’édition 2014, d’autant que le Festival coïncide avec la Route de Rhum, Mme Kacy-Bambuck assure que la Région y travaille déjà, «c’est important pour le tourisme, pour le développement économique» précise t-elle.

Après la déconvenue de l’édition 2011 au vélodrome, cette édition “Bô Kaz” c’est l’occasion pour les Guadeloupéens «d’abandonner leurs complexes, qu’ils s’approprient leur festival». «Actuellement, nous sommes en concertation avec tous les musiciens pour trouver la meilleure formule, c’est difficile : nous voulons qu’il y ait un seul festival, il y a déjà le Terre de Blues. Et puis il faut compter avec les délais pour les fonds publics, le dépouillement des marchés, faire venir des vedettes est compliqué…»

Quand on évoque l’exemple de la Réunion où la politique culturelle des 30 dernières années suivie (pas moins de 4 festivals cette année) porte ses fruits en matière d’accompagnement et d’aide à la création, Mme Kacy-Bambuck reconnaît «qu’ils ont de l’avance sur nous! Ils ont des lieux de proximité fort, ils ont les musiques actuelles depuis longtemps, ils ont une population d’un million d’habitants qui réagit !»

Quoi qu’il en soit le Festival sera clôturé, le 22 novembre par les « Elwa d’or » qui permettent de récompenser « des gens de caractère qui ont apporté à la musique, mais pas seulement des musiciens », mais aussi des coups de cœurs de la Région «personnalités connues ou moins connues, jeunes ou moins jeunes qui méritent un focus ». Ainsi, les lauréats reçoivent soit une aide à la production d’un album ou un voyage d’échange dans la Caraïbe ou dans l’hexagone.

L’occasion d’interroger Exxos, qui a pu, grâce à l’Elwa d’or remporté l’an dernier, participer à la fête de la musique de Puerto Rico, une occasion de partager son travail, “le KakoLabo” un concept entre deejing, musique live sur machine électronique associée à l’image et de la musique acoustique traditionnelle. Il est parti avec Doob 6, son acolyte ; Olivier Juste aux percussions et Flo, rappeuse. Un voyage qui a permis une rencontre enrichissante avec le public, chaleureux, prêt à danser même si ce n’est pas la salsa ! Ce qui le conforte dans l’idée qu’on parle le même langage caribéen.
« L’Alliance Française qui nous a accueilli là bas a tout mis en œuvre pour qu’en dehors des scènes prévues, nous puissions découvrir Puerto Rico, les clubs hip-hop, faire des rencontres avec les musiciens traditionnels etc … C’était un vrai échange culturel pour le public, un peu l’ambiance du Festival de Jazz de Pointe-À-Pitre. ».
Cependant, l’organisation a été périlleuse. Puerto-Rico est un territoire américain avec des règles strictes, sans visa de travail qu’il faut demander 10 mois à l’avance, le passage à la douane n’a pas été simple.

A l’annonce du prix, s’il était surpris voire méfiant « ça fait bien 15- 20 ans que je suis là et en 2012, on me découvre ? », il est content d’avoir été au bout de la mission : Représenter la Guadeloupe. « Bien souvent, c’est le résultat qui compte » dit-il. Les contacts noués à Puerto-Rico ouvrent la voie à des collaborations artistiques riches.

Pour cette édition « Bô Kaz », Mme Kacy-Bambuck évalue le budget à environ entre 850 000€ et 1000 000€ réparti entre la logistique « environ 600 000€ », les cachets « 300 000 € à peu près et le reste en autres frais ».

Il faut noter que 2 directs sur Guadeloupe 1ère (partenaire de l’édition) sont prévus, puis une rediffusion dans le réseau Outremer 1ère.

Journaliste L.M.