Un ami a voyagé – Philippe d'Huy, 1956-2014. Par Christophe Jenny.

A chaque fois que l’on se rencontrait, et c’était un éternel sujet de plaisanterie, on se disait qu’il fallait que l’on prenne le temps de s’asseoir pour écrire un papier sur toi sur le site du Bananier bleu…

« Alors, tu ne veux pas de ma bio sur ton site, hein !! »

Et ô combien si, mais le temps ne semblait pas être compté. Alors à quoi bon se presser ? Et maintenant, hein, on a l’air de quoi ? Et si on avait fait autrement ?

Mais bon, justement, on n’a pas fait autrement, et il n’y a pas d’extra ball… Alors on va se souvenir, se souvenir de ta bonne humeur communicative, de ta générosité, de tes coups de gueule aussi, et bien sûr de ta musique…

Il me semble que les premières fois où je t’ai écouté, c’était du côté d’Autour de Minuit, alors dans les champs de canne de Baie-Mahault, en compagnie de ton frère Raymond et des indéfectibles Jocelyn Ménard et Raymond Grego.

Le Caraïbe Jazz Ensemble de Germain Cécé faisait déjà partie de l’histoire, mais il avait forgé des amitiés musicales qui perdurent encore aujourd’hui. Tu croyais en ce métissage culturel, base du jazz caribéen, et tu le transmettais autant que possible. On peut remonter à tes premiers disques, en 1978, « Pétion Ville », un 45t entre jazz et biguine, et bien sûr « Constatations, contradictions », ton premier album, c’est dire…
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